Le contexte de crise écologique actuel ouvre une opportunité pour critiquer l’approche des technologies « high-tech » et mondialisées qui sont accusées d’amplifier les effets de cette crise, notamment en raison des déprédations que les filières industrielles dont elles dépendent exercent sur les milieux naturels et humains. Il y a en conséquence urgence à réorienter, en particulier, la conception des technologies numériques sur des trajectoires d’innovation qui prennent en compte les aspirations à un monde soutenable, plus juste et démocratique.
C’est dans cette perspective que se développent la philosophie et le mouvement « low-tech » depuis le début des années 2010. Si ce mouvement est porté très largement par des ingénieur·e·s – pourtant représentant·e·s par excellence des high-tech –, une étude approfondie du concept et des pratiques est nécessaire afin de questionner la place que l’ingénierie peut y prendre.
L’objectif de cette thèse est de travailler cette question afin d’identifier des lignes de force pour une nouvelle ingénierie, prenant pleinement en charge les défis de la soutenabilité. Pour ce faire, il paraît nécessaire de changer en profondeur la façon dont on appréhende les faits techniques. Cela passe par l’appréhension des dispositifs techniques dans leurs relations aux milieux, par la sortie d’une vision linéaire de la production technologique, ainsi que par l’étude des trajectoires de vie des artéfacts.

Aurélien Béranger est Ingénieur en Génie informatique (UTC) - Bachelor Humanités et Technologie

Encadrants : Xavier Guchet (PR, Costech) et Clément Mabi (MCF, Costech)

Laboratoire impliqué dans la thèse :
Costech - Connaissance Organisation et Systèmes TECHniques